La lettre du mois…

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A Ferney, la politique de la ville n’a plus le droit de « cité »

Notre ville qui était entrée dans le dispositif en 2016 a été jugée apte à en sortir… L’Etat nous a néanmoins demandé notre avis… Je fus le seul élu de l’éxécutif municipal à dire qu’il fallait tout faire pour garder notre « QPV » aux Tattes, car les conséquences de cette sortie sont nombreuses.

Tout d’abord, je regrette que cette sortie se fasse sans autre forme de procès. Finis les comités de pilotage, le conseil citoyen, les actions aux bénéfices de habitants, les chantiers jeunes, l’abattement de taxes foncières et son enveloppe annuelle… Par cet article, je tiens tout d’abord à remercier les nombreux habitants du Levant et des Tattes qui se sont impliqués dans ce dispositif. Je tiens aussi à souligner la participation de nombreux acteurs et associations locales ainsi que celle des agents communaux qui se sont succédé pour porter cette politique, et notamment Pierre Portalier, directeur de l’Espace de Vie Sociale, qui s’en occupait avec talent (et une certaine patience) depuis presque 5 ans…

La politique de la ville à Ferney a été menée avec sérieux par notre commune. Grâce aux divers outils institutionnels disponibles, nous avons pu mener un grand nombre de projets au bénéfice de nos habitants qui sont parmi les plus fragiles de Ferney.

Ainsi, je repense avec plaisir à ces échanges, chantiers, installations, festivités diverses, ateliers… et même au tout début, quand nous avions organisé une séance de cinéma en plein air. Les actions menées furent nombreuses, des centaines d’heures y ont été consacrées.

Assemblée générale de l’association du conseil citoyen en avril 2019.

Je suis en désaccord avec le diagnostic de l’Etat!

Pour être en politique de la ville, il faut un quartier, une densité d’habitants et des revenus faibles. D’après l’état, le revenu de nos habitants reste faible (c’est déjà un problème aigu) mais la densité de logement social à baissé… C’est faux à long terme! Bien sûr, actuellement, c’est le cas, car le Levant a été démoli et 90 logements « seulement » ont été reconstruits pour l’instant. A terme, quand le Levant Nord aura été reconstruit, nous retrouverons le même nombre de logement sociaux qu’à l’époque mais avec 200 autres logements intermédiaires ou à la vente dans le même périmètre. A ma demande d’ailleurs nous avons obtenu une baisse du nombre de logements sociaux prévus dans le Levant Nord pour le ramener à 25% au lieu des 50% prévus initialement.

Ce n’est pas tout, la mutation intense qui s’est déroulée le long de la Rue de Versoix a amené 300 logements sociaux de plus dans le secteur, créant une densité d’habitat aussi forte qu’à Lyon… la plus forte du département de l’Ain.

Comment peut-on penser qu’aucune difficulté ne va se faire jour?

Va-t-on à nouveau orienter des personnes en précarité aux Tattes?

La politique de la ville interdisait toute attribution de logement à des familles du 1er quartile (familles avec des revenus très faibles ou au bénéfice de minima sociaux) dans le but de remonter le revenu par habitant. Désormais, l’Etat pourrait à nouveau attribuer des logements à des personnes très fragiles, j’espère qu’il ne le fera pas. D’autres quartiers de notre ville disposent de logements sociaux type PLAI en mixité sociale pour les accueillir.

Par ailleurs, la politique de la ville a suspendu les enquêtes OPS (occupation des logements) et SLS (revenus)… A titre personnel, je n’ai jamais compris pourquoi, mais c’est ainsi. Les prochaines enquêtes sont prévues en 2025. J’ai demandé à Dynacité s’il n’était pas possible de devancer les dates prévues, car voilà des mois que nous observons et luttons contre les situations de suroccupation des logements aux Tattes. Les conséquences de ces agissements sont nombreuses: mise en tension extrême de l’école Florian, dégradation accélérée des logements dans lesquels vivent trop de gens, incompréhension et tensions entre personnes dans le quartier ou aux pieds des immeubles.

Quid de la vie dans le quartier ?

Grâce aux actions cofinancées par l’Etat, le Département, la CAF, nous avons pu mener de nombreux projets au delà de notre investissement financier. De même, l’abattement de taxes foncières (TFPB) de 77’000€ annuels a permis d’investir dans de nombreux jeux ou équipements sportifs de proximité. C’est également grâce à cette TFPB que nous avons pu installer le jardin des Tattes grâce à un chantier éducatif mené par l’ADSEA puis le rénover et l’agrandir en y ajoutant un cabanon. Désormais, il sera très difficile de mener ce type d’action, sauf volonté concrète (financière notamment) forte de la commune… car il ne reste plus que l’enveloppe 2024 sur les taxes 2023 à consacrer.

Et le Conseil citoyen Levant-Tattes ?

Cette instance a été créée en 2016. Selon les instructions de l’Etat, nous avons procédé à un tirage au sort au sein des habitants du quartier. Par manque de réponses positives de la part des personnes contactées, nous avons complété la composition du « corpus » habitants par des volontaires. La règle voulait que le conseil citoyen soit également constitué d’associations et de professionnels  intervenant dans le quartier. Nous avons été le premier QPV de l’Ain à mettre en place son Conseil Citoyen. En 2017, nous avons soutenu la création de l’association du conseil citoyen. D’autres QPV ont suivi cette idée visant à faciliter l’autonomie de cette instance jusque là dépendante du CCAS pour ses actions de terrains nécessitant des financement. La commune l’a ensuite doté d’une subvention annuelle. Malgré tout, « la vie » du Conseil Citoyen ne fut pas de tout repos et nous avons toujours été à son écoute. La fin du statut de QPV met fin à l’existence du Conseil Citoyen, néanmoins cette belle expérience de relais démocratique souligne l’importance de l’existence de ce type d’instance dans notre ville… A méditer pour le futur…

Enfin, le local de la Borne où sont menées des actions de proximité appartient à Dynacité et la mairie en dispose grâce à l’enveloppe d’abattement pour un équivalent de 5100€ annuels… Quel choix sera fait concernant son utilisation? En son temps, j’ai fait de nombreuses propositions, comme la construction d’un local de quartier attenant à la future crèche qui sera construite à la place de la maison Trioux (terrain acquis pour 460’000€ par la ville)… Je n’ai pas été entendu. Ce dossier compte d’ailleurs dans les raisons qui m’ont poussé à démissionner.

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Pourquoi je démissionne de mon poste de Maire-Adjoint ?

Le 28 novembre dernier, j’ai écrit à Monsieur le Sous-Préfet de Gex pour lui demander de prendre acte de ma démission de mon poste de Maire Adjoint aux Solidarités et de Vice Président du CCAS de la Ville de Ferney-Voltaire, mais pourquoi?

 

Avec Carine Mougin, Valérie Spaelgens et Emna Urbain, le 17 novembre dernier à la Résidence Autonomie, nous avons proposé un repas « moules frites » à nos résidents.

J’ai été désigné Maire-Adjoint aux Solidarités, Citoyenneté et Santé en juin 2015. Depuis cette date, j’ai consacré énergie, temps et curiosité à développer des services performants et fiables et à monter des projets innovants et utiles pour le bien-être de nos concitoyens de Ferney et du Pays de Gex.
Au cours de cette période, et pour répondre aux besoin de notre population, le nombre d’agents de 2,5 à 12,5 ETP (Equivalents Temps Plein).Mon action a toujours été guidée par la nécessité de répondre aux difficultés actuelles tout en apportant de la prospective pour appréhender les enjeux futurs de notre ville. Ainsi, en huit ans, grâce à un fonctionnement ouvert, transparent et une équipe engagée et dynamique nous avons, via notre service social ou le CCAS et avec l’appui constant des administrateurs:
  • Réalisé deux Analyses de Besoins Sociaux, car au cours de ces 8 années, nous avons toujours cherché à objectiver nos choix ;
  • Participé depuis 2017 à toutes les réflexions et travaux de la mise en place du PLH (Plan Local de l’Habitat de Pays de Gex Agglo) ;
  • Mis en place deux ans avant son obligation la cotation de la demande pour la gestion des attributions de logements sociaux : Ferney est la ville la plus demandée de l’Ain en tension (2,6 fois plus que Bourg-en-Bresse, 2600 demandes, entre 50 et 200 attributions par an selon ) ;
  • Initié un partenariat très fort avec les bailleurs sociaux pour œuvrer dans le sens d’un meilleur équilibre du peuplement. La qualité de notre travail est reconnue jusqu’à Bourg;
  • Créé une instance INTERCCAS pour favoriser le dialogue entre les communes du pays de Gex sur la question sociale et harmoniser les pratiques ;
  • Mis en place le premier Budget Participatif du département de l’Ain dans le but d’inciter nos concitoyens à mieux s’investir dans leur propre ville ;
  • Créé un Espace de Vie Sociale, dont l’agrément a été renouvelé en 2022 avec les félicitations de la CAF qui a souligné la qualité de la démarche de renouvellement;
  • Géré la politique de la Ville instituée pour Ferney en 2016, la TFPB, mis en place et suivi l’activité du conseil citoyen ;
  • Réformé le fonctionnement des festivités de fin d’année pour les personnes âgées afin que les moyens consacrés profitent à l’économie locale : avec une dépense sociale nous avons créé de l’économie circulaire pour près de 20’000€ par an;
  • Repris en compétence CCAS l’animation des 11/17 ans. Depuis lors, la fréquentation de cet Espace Jeunes à doublé ;
  • Créé une Résidence Autonomie gérée par le CCAS. Grâce à une implication et un esprit d’équipe hors normes, nous avons réussi à obtenir 800’000€ de subvention (CD, Carsat) pour atténuer le coût du projet et donc d’autant les loyers des résidents. Ouverte le 10 juillet de cette année, nous avons réussi à la remplir en quatre mois ce qui est un record absolu selon les services du Département. Nous avons également déjà mis en place de nombreuses animations et nos résidents soulignent chaque jour le travail extraordinaire de nos agents ;
  • Soutenu fortement le travail des associations à but social du territoire tout en travaillant en synergie et en concertation avec elles ;
  • Géré de manière exemplaire la crise du COVID (« usine » de création de masques et distribution, information renforcée auprès des personnes inquiètes, permanence téléphonique 7/7 jours avec des agents bénévoles, transport des personnes à vacciner dans les différents lieux dédiés) ;
  • Géré la crise ukrainienne ! Valérie Spaelgens a orienté – à elle seule – un quart des réfugiés de l’Ain ! Son action a été soulignée et notre CCAS a ainsi reçu 15’000€ de contributions (dont celle de l’association du personnel du CERN) ainsi que des participations directes aux frais de transports par le Rotary Club local ;
  • Repris la compétence « portage de repas » depuis début septembre, en prévision de la dissolution du SIVOM de l’Est Gessien.

L’équipe d’agents que j’ai eu la chance d’animer a toujours su fonctionner en mode « projet », sachant faire preuve de souplesse, de hauteur de vue, d’énergie et a toujours été en capacité de trouver des solutions.

Mais… Depuis des mois un fonctionnement de plus en plus technocratique, inefficace et parfois même absurde s’est mis en place au sein de notre ville. Il s’est imposé à tous les services et donc également au service social ainsi qu’au CCAS.

La surenchère de procédures, une grande inertie dans la décision politique et dans sa mise en œuvre mettent – au quotidien – en difficulté les services en lien direct avec les habitants. Ces difficultés ont été accentuées par un « bypass » assumé des élus en responsabilité de la part des services supports.
Ainsi, par manque de soutien managérial, financier et juridique, il est progressivement devenu impossible pour l’équipe d’agents du Service social / CCAS de travailler dans des conditions sereines et efficaces.Au cours des derniers mois, j’ai plusieurs fois alerté monsieur le Maire et l’ensemble de mes collègues adjoints de ces constats qui mettaient en péril notre action et malmenaient psychologiquement nos agents. Ces constats sont – par ailleurs – partagés par plusieurs autres élus. Pour autant, les usages n’ont pas évolué.Cette situation a – en fin de compte – provoqué le renoncement de Carine Mougin et Valérie Spaelgens qui ont – déçues et désabusées – choisi de quitter leur poste début décembre. Valérie et moi travaillions ensemble depuis 6 ans. 6 années de dynamisme, de réactivité et d’un énorme travail d’équipe sur la question du logement social notamment.

Carine est arrivée fin 2019 à la mairie de Ferney comme Directrice des Services de proximité, ce qui inclut le CCAS, Le champ social, scolaire, état civil et accueil. Elle a amené à notre ville une approche précieuse, ambitieuse, mais néanmoins pleine d’écoute et d’humanité. 100 agents étaient sous sa responsabilité. Carine a su créer du lien, faire collaborer des services qui s’ignoraient au grand bénéfice de nos concitoyens.

J’avais une confiance absolue en Valérie et Carine. Il n’y avait entre nous pas besoin d’ordre, de hierarchie ou d’instruction particulière, car chacun savait quelle était sa place ou son rôle dans le projet à mener. Cette période est la plus exaltante que j’ai pu connaître sur le plan de mon engagement politique ou professionnel. Je n’étais pas le seul, habitants, partenaires, agents et élus des autres collectivités avec qui nous travaillons au quotidien ont toujours souligné leur professionnalisme et leur engagement qui allait bien au-delà de leur fiche de poste. Non seulement nous avons travaillé dur ensemble, mais nous sommes désormais des amis.

Je ne crois pas que la situation va s’améliorer dans les mois qui viennent, je le regrette évidemment car ce sont les habitants qui vont souffrir cette situation. Aussi, je considère qu’il est devenu impossible pour moi de remplir ma mission au service des Ferneysiens, enfin, je tiens bien moins à mon titre qu’à la possibilité de mener des projets utiles à nos concitoyens.

J’ai donc démissionné des
• poste de Maire Adjoint aux Solidarité, Citoyenneté et Santé
• poste de Vice Président du CCAS de la ville

Je reste Conseiller Municipal, Conseiller Communautaire et délégué au SIVOM (pour les quelques mois qui restent avant sa dissolution définitive.

Je remercie toute mon équipe que j’ai réunie avant d’envoyer ma démission à Monsieur le Sous-Préfet, et notamment Pierre Portalier, directeur de l’Espace de Vie Sociale pour son implication, son talent à mener son équipe et à dénicher des financements 😉 Je remercie très sincèrement pour leur confiance tous ceux qui travaillent pour ou en lien étroit avec le Social : Dieynaba, Emily, Emna, Aziz, Gaëlle, Aminata, Laurent mais également les cadres d’autres services : Mathilde, Martial et Eric

Par ailleurs, comme vous le savez je suis Conseiller Départemental du Canton de Saint-Genis-Pouilly, en binôme avec Aurélie Charillon, Maire de Prévessin-Moëns. Je le demeure et vais continuer à travailler à fond, comme je le fais depuis 2021, sur tous les dossiers qui concernent le canton : collèges, routes, pistes cyclables, franchissement de frontière et enjeux transfrontaliers, CFG, future caserne des pompiers à Prévessin, déficit d’offre (travail, logement, loisirs, aidants) pour les personnes en situation de handicap, qualité de l’habitat…

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Est-il encore possible d’aménager le Pays Gex ?

A part le projet de coeur de ville initié à Gex il y a déjà 10 ans et qui se terminera en 2025, aucun grand projet communal ou para-communal n’est épargné par les difficultés sur notre territoire… Et chaque année la loi durcit les conditions pouvant faire aboutir des équipements pourtant cruciaux ou décidés de longue date.

L’abandon du projet ALTAREA de centre commercial à Ferney-Voltaire annoncé cette semaine par la SPL et Pays de Gex Agglo est symptomatique de la situation globale analogue des gros projets portés ou soutenus par les collectivités de notre territoire. Je n’évoquerai que peu l’attitude (ou la stratégie) d’Altarea sur le dossier… j’ai vraiment des doutes sur leur volonté réelle d’avoir voulu voir aboutir leur projet… Ce qui est certain, c’est qu’ils ont privé notre territoire de toute autre possibilité d’aménagement sur le secteur depuis qu’ils ont été lauréat du concours en 2017. Le fait qu’en mars ils aient choisi de ne pas renouveler (une lettre recommandée suffit à prolonger le délai) le permis de construire du cinéma provisoire qu’ils s’étaient engagés à réaliser n’était pas de bonne augure. L’histoire ne s’arrête peut être pas là puisque dans les jours qui viennent la cour de cassation va très probablement valider une nouvelle fois le permis de construire du centre commercial (!) A méditer (d’urgence quand même) pour la suite.
La liste est longue des projets englués dans les procédures et les retards. Si la ZAC (lancée il y a 10 ans) est l’exemple le plus facilement cité, il faut aussi lister la véloroute Gex-Ferney, le coeur de ville de Divonne, le projet Open à Saint-Genis, le projet « Sous les Vignes » ou de salle de spectacle de 1000 places à Saint-Genis également, l’aggrandissement de Val Thoiry, le coeur de village de Chevry très en retard et le projet d’aménagement de la Faucille devant être repensé forment une cohorte de projets devant héberger certes du commerce parfois massif, mais également des aménagements structurels, des services publics et du logement notamment social. Il faudra sans doute y ajouter bientôt le projet urbano-hospitalier de Ferney contesté dès son annonce…
Si les querelles politiques qui freinent notre territoire depuis toujours galvanisent les associations souvent porteuses des recours, il faut reconnaître que notre territoire peine à trouver la bonne méthode pour proposer, débattre, co-construire et enfin réaliser des projets d’envergure. Le consensus n’est pas gessien et il n’est pas rare de voir un maire battu à une élection attaquer le projet qu’il a lui-même porté parce que modifié par l’équipe qui lui succède (CF Maison des Cultures à Ferney en 2015). Ici et là on observe la même pratique, le candidat malheureux à une élection rejoint ou fonde une association de « défense » des intérêts (assez souvent les siens qu’ils soient matériels ou simplement égotiques) et se lance à l’offensive.

Le moindre recours même baclé fait perdre 18 mois, l’appel un an de plus…

Cette forme de « suicide collectif » ne freine que les projets sujets à concours, débats ou enquêtes publiques car pendant ce temps, l’urbanisme appliqué (ce qui figure dans le PLUIH) peut prospérer: les immeubles continuent de pousser amenant une croissance démographique hors norme avec peu de chance d’obtenir les services publics à lier à cet apport de population.

Et à la fin la loi ZAN* s’applique!

Dans quelques années ce dispositif issu de la loi « Climat et résilience » s »appliquera ici comme ailleurs… De prime abord, c’est un espoir pour des Gessiens qui – avouons le – sont totalement blasés de voir leur horizon barré de grues et leur rue bardée de béton…  Ainsi quand le ZAN s’appliquera il sera quasi impossible de déclasser de nouveaux terrains car l’application du principe ERC (Eviter, Réduire, Compenser) rendra toute opération soit impossible à porter, soit si couteuse que ceux qui la portent abandonneront.
Cette loi ne s’appliquera pas seulement aux d’immeubles que les gessiens qui les habitent aiment détester, elle s’appliquera à tout, même à un terrain de foot ou à une piste cyclable! Même si chaque commune pourra s’octroyer une petite surface (1 hectare non compressible) pour réaliser un projet ou des projets, celui-ci devra de toute façon faire l’objet de compensations… enfin le jour où les batailles juridiques qui ne manqueront pas auront cessé.

Et donc?

Et donc, j’en reviens à mon premier argument… trouvons enfin une méthode pour que les projets gessiens soient mieux partagés (et donc mieux travaillés aussi sans doute) car l’issue peut être fatale pour notre région avec des immeubles qui pourront toujours se développer (la redonne urbaine échappe au ZAN) et des équipements publics, commerciaux ou de loisirs qui n’auront plus aucune chance de voir le jour…

Que peut faire le législateur?

La première difficulté pour les projets publics ou d’envergure est la lourdeur administrative française régulièrement constatée. Tout est plus compliqué en France par rapport à l’Allemagne par exemple. La première urgence est de réduire drastiquement les délais d’étude des recours car un grand nombre de ces recours n’est destiné qu’à gagner quelques mois parce que ceux qui les initient savent que les délais d’instruction sont longs. Dans l’imaginaire collectif, un projet qui est attaqué depuis de nombreux mois et réattaqué alors que la justice donne tord à ceux qui portent les recours devient une sorte de chat noir, forcément un « mauvais projet »… Le jour où un recours sera traité en 4 à 6 mois (rêvons) il est presque certain que le dialogue qui fait défaut entre les parties retrouvera du sens, et ce, quelle que soit l’issue du jugement.
*ZAN: Zéro Artificialisation Nette, pour en savoir plus: https://www.lagazettedescommunes.com/833844/sapproprier-lobjectif-du-zan-en-6-etapes/

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Budget participatif 2023 de Ferney: 46 projets déposés !💡

La période de dépôt se termine ce soir, je suis ravi qu’autant d’idées aient été soumises par les Ferneysiens! En vérité il y a eu plus de projets déposées cette année qu’au cours des deux précédentes éditions réunies!

Certes, un bon nombre qui ne respectent pas le règlement (concernant leur lieu d’implantation ou le fait de constituer du fonctionnement et non pas de l’investissement) ne seront pas qualifiées pour le passage au vote de la population. D’autres seront également éliminées parce que le projet suggéré est déjà en cours de programmation (dans le cadre de budgets participatifs précédents ou dans le cadre de projets municipaux)…
Les différentes instances consultatives associées à cet outil citoyen ambitieux vont rapidement se réunir pour déterminer les 10 projets éligibles qui seront étudiés techniquement, chiffrés par les services municipaux puis soumis au vote de tous les habitants dès le 1er octobre.
Pour rappel, avec ses 150’000€ annuels, le budget participatif ferneysien qui fut le premier de l’Ain a être lancé est le 2e mieux doté du département après la ville de Bourg mais avec un montant par habitant supérieur (13€ à Ferney contre 10€ à Bourg).
Enfin les projets précédents déjà adoptés éclosent un peu partout en ville, ainsi le « poulailler partagé » adopté en 2021 accueillera ses locataires à plumes dans les jours à venir! 🐔

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Loi ZAN, le clou ultime du cercueil français !

Face aux abus, au gaspillage de terres arables, au mitage territorial il fallait mettre en place des règles ambitieuses… La loi « Climat et Résilience », adoptée en 2021, va loin… très loin jusqu’à l’absurde. Ce texte pourrait achever le besoin impérieux de réindustrialiser le pays tout autant que l’aspiration à faire revivre les territoires à l’abandon.

Sur le papier tout va bien, ZAN pour Zéro Artificialisation Nette est toujours servie grâce à un exemple trop caricatural: « on rénove une friche au lieu de développer un projet sur des terres nues ». En voilà une bonne idée, aussitôt je demande quelle surface de friches nous avons dans l’Ain… Une centaine d’hectares… Ah voilà on est vite au bout de ce premier argument…

On pose d’ailleurs rarement la question d’où vient cette friche… On oublie l’enclavement, la desserte qui n’existe pas, le bassin où l’emploi est incertain, la distance avec les services publics, le centre de soin, les lieux d’études pour les enfants après le bac… Bref on oublie que « la diagonale du vide » existe, on oublie que des régions bien moins attirantes que l’Ain ou le pays de Gex ont parfois plus de 25% de logements vides…

On oublie que les politiques publiques ont peu à peu tué les territoires et qu’il aurait sans doute fallu s’attaquer à la question de la répartition spatiale de l’emploi, de l’habitat avant de miser sur les métropoles puis de tirer brusquement le frein.

Personne ne sera oublié avec cette loi… Ainsi ceux qui ont beaucoup construit ne pourront construire que la moitié de ce qu’ils ont fait ces dernières années, il en sera de même pour ceux qui ont peu construit… Et pas grave pour l’effet pervers.

Comment pourrons nous édifier écoles, collèges, services de soins quand le foncier sera si cher que les collectivités même aidées par les organismes tels que les EPF (Établissements Publics Fonciers) dont les capacités financières ne sont pas sans limite n’auront plus les reins assez solides pour emprunter?

Comment expliquerons nous aux agriculteurs que les terrains qu’ils exploitent pourraient servir de compensation à un projet qui les a déjà privé d’une partie de leurs surfaces de culture? Car oui le risque existe (confidence d’une conseillère SAFER)…

Comment construirons-nous les 500’000 logements qui manquent aux français alors même que les départements se font parfois tirer l’oreille par l’état parce que trop peu de logements (sociaux notamment) sortent de terre (expression bientôt caduque, il faudra les « sortir de friche »).

Et pour finir… Comment pouvons nous imaginer recréer des usines, les alimenter en énergie et en dessertes, leur trouver des employés qu’il faudra loger et former quand l’ensemble de ces paramètres sera soumis à la règle – désormais – drastique de l’ERC: Éviter, Réduire, Compenser… ?

Je n’évoque même pas la lenteur administrative supplémentaire qui va découler de ces obligations alors que la France est déjà – et de très loin – le pays d’Europe le plus lent à faire aboutir une autorisation de projet…

Face au dérèglements climatique, la protection de l’environnement est une obligation, mais empêcher tout développement ne résoudra rien. Au contraire, il déplacera toujours plus les activités polluantes vers des régions aux règles inexistantes… À l’échelon global ce sera donc bien pire.

J’assistais aujourd’hui même à un séminaire sur cette loi ZAN, ce fut une après-midi passionnante… Mais j’ai personnellement hâte que l’on rallume la lumière…

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

 

 

Références:

https://fr.wikipedia.org/wiki/Diagonale_du_vide

https://www.observatoire-des-territoires.gouv.fr/nombre-de-logements-vacants

3e édition pour le budget participatif 2023 de Ferney-Voltaire !

Sous mon impulsion, Ferney a été la première commune de l’Ain a mettre en place un budget participatif. D’autres villes (dont Ornex dans le canton ou Bourg-en-Bresse) ont depuis mis en place cet outil mais avec plus de 13€ de dotation par habitant, le modèle Ferneysien reste un des plus ambitieux de France.

Chaque année ce sont 150’000€ qui sont consacrés aux propositions émanant des citoyens. A ce jour ont été concrétisés la rénovation du 33 de basket au Bijou et le parcours sportif (exigeant) au CS Henriette d’Angeville, 2 projets issus de l’édition 2021. Le poulailler partagé décidé également en 2021 va voir le jour dans les prochaines semaines, de même que les pergolas au parc de la Tire, destinées à offrir de l’ombre aux habitants.

© Ville de Ferney-Voltaire

Comment ça marche?

Le processus est rodé: du 1er mars au 31 mai, les citoyens font leurs propositions. Celles ci sont ensuite chiffrées, évaluées techniquement et présentées aux élus ainsi qu’aux citoyens membres d’organes mixtes (Commissions consultatives, comité de suivi de l’Espace de Vie Sociale La Boussole, au conseil municipal des jeunes (CMJ)). A l’automne, la phase de vote public détermine les projets qui seront mis en oeuvre. Hors difficulté liée aux approvisionnements ou à des démarches auprès de l’ABF (fréquent à Ferney), il faut environ 18 à 24 mois pour qu’un projet soit concrétisé.

Ce délai peut paraître long, mais il illustre ce qu’une commune vit pour ses propres projets, faisant face aux contraintes budgétaires, techniques, administratives et dépendant de fournisseurs pour la réalisation ou la livraison d’éléments aussi communs que des bancs publics.

Pourquoi ce budget participatif ?

Aujourd’hui dans un territoire comme le nôtre l’implication des habitants reste distante ou faible… Nos concitoyens font preuve d’une exigence croissante mais disposent de peu de temps pour s’investir (associations, vie communale)… De même dans les processus de consultation démocratique, certains habitants sont très présents (voire omniprésents) quand d’autres ne le peuvent pas ou ne se sentent pas concernés. A Ferney par exemple, moins de 40% des habitants sont inscrits sur les listes électorales… Hormis Saint-Genis-Pouilly avec 36%, c’est le pire score du département. A Saint-Genis, comme à Ferney, ce chiffre doit toujours nous interpeller et il est de notre devoir d’élus de ré-intéresser nos habitants à ce qui fait leur quotidien, notamment l’espace et les équipements publics.

A titre personnel, je refuse la fatalité et le constat que nos villes puissent devenir de simples dortoirs à frontaliers. Très sincèrement, notre destin se joue actuellement. Au-delà de l’outil « Budget Participatif », c’est mon engagement quotidien de lutter contre ce risque notamment via la politique de peuplement, de logement, de sécurité du quotidien ou du soutien à l’action associative et sociale.

Participez à la 3e édition!

Suivez ce lien, proposez votre projet, consultez les projets déposés par d’autres personnes, vous pouvez même contribuer à les enrichir!

 

 

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Département: budget 2023 très ambitieux !

Plusieurs sujets forts ont rythmé la session de février qui se tenait sur 2 jours. En marge des travaux budgétaires, nous recevions le directeur général de l’ARS (Agence régionale de Santé).

 

En session à Bourg avec Véronique Baude et Gérard Paoli.

Je reviendrai sur cette audition qu’à titre personnel j’ai trouvé – très – décevante dans un poste ultérieur. Le pays de Gex avait choisi de porter la voix de ses six conseiller par une intervention unique confiée à Gérard Paoli.

L’assemblée a donc adopté le budget 2023. Un budget de 740 M€ qui comprend 157 M€ d‘investissement. Cet investissement record et historique, si l’on tient compte d’un taux de réalisation de plus de 90% ce qui est exceptionnel dans une collectivité territoriale, mais régulier concernant le département de l’Ain. En voici quelques détails…
  • La politique des solidarités, en augmentation de 4%, représente plus de la moitié des dépenses réelles de fonctionnement du Département.
  • Maitrise de l’évolution globale des dépenses de fonctionnement de la collectivité à 3,9% malgré l’impact de la hausse des prix et des mesures gouvernementales.
  • Un investissement encore accentué : 157 M€ (+3 M€ par rapport à 2022) avec un effort sans précédent en faveur des collèges et des routes.
  • Une ambition renforcée en faveur de la transition écologique avec la présentation, pour la première fois, d’un budget vert. Le Département a analysé son budget sous le prisme de son impact sur l’environnement pour questionner l’ensemble de ses dépenses de fonctionnement et d’investissement et les orienter le plus possible vers la transition écologique.
Vous pouvez retrouver en détail le budget 2023 en suivant ce lien: https://www.ain.fr/conseil-departemental/budget-departement-ain
Découvrez également ce que fait le département avec 100€ grâce à cette petite vidéo très pédagogique: https://youtu.be/xYVOteSTYa4

Qu’est ce que le « budget vert » du département de l’Ain

Le Département porte une ambition renforcée en faveur de la transition écologique. Pour la première fois cette année, nos services ont analysé son budget primitif sous le prisme de son impact sur l’environnement. L’Ain est le 3e Département de France à s’inscrire dans cette démarche.

Ligne à ligne, selon une méthodologie rigoureuse, le BP 2023 a été analysé pour questionner l’ensemble des dépenses de fonctionnement et d’investissement et pouvoir les référencer le plus possible vers la transition écologique. Ce budget vert est un premier état des lieux qui permettra, dans la durée, de déterminer les actions concrètes à poursuivre ou à accentuer, mais aussi d’étudier les pistes d’alternatives vertueuses et/ou innovantes.

Véritable indicateur de l’impact de l’action du Département sur l’environnement, le budget vert est un outil d’aide à la décision à destination des élus. Il précède la présentation de la stratégie globale de transition écologique du Département qui aura lieu en session le 3 juillet 2023.

Plus de sécurité Porte de France à Saint-Genis-Pouilly

En marge de la session un échange interne s’est déroulé mardi 7 février concernant la Porte de France. Des aménagement de sécurité pour les cyclistes et les piétons dont la réalisation sera très rapide (Pâques) ont été acté et je remercie Jean Deguerry et les services du CD d’avoir pris en compte mes demandes.  Le projet global fait toujours l’objet d’études complémentaires, notamment environnementales, études dont les rendus permettront sont attendus pour fin mars… A suivre donc!

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

« Une bonne année répare le dommage des deux mauvaises. »

Voltaire, Dictionnaire Philosophique, 1764

Je vous présente mes meilleurs voeux de santé tout d’abord, mais également de pleine réussite dans vos projets professionnels, familiaux et citoyens.

Mes priorités pour cette année sont les suivantes :

  • Participer activement à la recherche de solutions pour l’accélération de la mobilité active dans le pays de Gex et dans mon canton en particulier, grâce notamment au travail en cours sur le schéma départemental de mobilité qui sera adopté en 2023, grâce également au travail initié par Pays de Gex Agglo visant à adopter un « Schéma directeur cyclable« , grâce enfin à l’énergie combinée de toutes les collectivités concernées par des tracés à interconnecter, notamment la continuation en direction de Prévessin de la véloroute venant du Bisou (qui continuera direction le bas de Ferney et la Suisse grâce à la SPL Terrinov) en cours de travaux.
  • Collaborer à l’élaboration du Plan Départemental Handicap 2023-2028 et défendre à cette occasion le développement du travail et du logement inclusif pour les personnes en situation de handicap dans le pays de Gex, travailler également à la mise en place de solutions concrètes pour les proches aidants, notre bassin de vie en étant particulièrement démuni.
  • Participer activement aux réflexions sur la porte de France (Saint-Genis-Pouilly) pour que le projet qui sera finalement adopté soit utile, ambitieux, qu’il combine habilement tous les modes et soit irréprochable sur l’aspect environnemental. J’ai également déjà insisté pour que des mesures de protection des croisements des piétons et cyclistes soient sécurisés d’ici la fin du premier semestre sur l’ouvrage actuel.
  • Continuer à défendre la rénovation énergétique du collège de Ferney-Voltaire dont la plupart des fenêtres restent à ce jour en simple vitrage…

Pour Ferney en particulier:

  • Réussir évidemment le lancement de notre résidence Autonomie (juillet) qui sera la clef de voute de notre politique en faveur des seniors, le lieu se prêtant à une grande variété d’animation et d’échange entre générations.
  • Travailler à un projet ambitieux, ouvert et utile sur le devant de la Maison Saint Pierre (ancien local des infirmières). Dans le programme électoral de 2020 figure un « café associatif« . Le lieu pourrait accueillir des activités citoyennes complémentaires, notamment en lien avec la fracture numérique.
  • Développer la notoriété du budget participatif de la commune, outil qui, à mon sens, incarne véritablement l’implication nécessaire des habitants à la vie de la cité.

Vous pouvez compter sur ma disponibilité, mon travail et mon engagement à défendre les intérêts de notre territoire, et ce toute l’année et en toute circonstance.

 

Pierre-Marie Philipps