Conseil municipal: création du groupe « Une énergie nouvelle pour Ferney »
Si vous assistez ou visionnez (sans doute avec un peu de souffrance vu le niveau et la qualité des débats) aux conseils municipaux de Ferney ou si vous lisez la presse locale, vous aurez vu passer la création de ce groupe. Je vous explique pourquoi j’ai été exclu de la majorité et pourquoi j’ai immédiatement réagi.
Lors du conseil municipal du 11 mars dernier j’ai voté contre les attributions de subventions aux associations. C’est bien entendu le montant insuffisant de ces subventions que j’ai contesté. J’ai d’ailleurs détaillé mon point de vue dans la lettre de mars que vous pouvez relire ici. C’est à la suite de cet article que le maire a décidé – seul et sans échange préalable – ni avec moi, ni avec les autres membres de la majorité de m’exclure des 2 groupes Whatsapp d’échange et qui, logiquement, fondent le principe d’appartenance ou non à ladite majorité.
Prétextant une divergence de « valeurs » constatée depuis plusieurs mois et une prétendue stratégie pour les prochaines échéances, Daniel Raphoz m’a donc écarté des groupes WhatsApp.
De quelles valeurs parle-t-on?
S’il s’agit des valeurs d’écoute de nos concitoyens, de partage, d’anticipation et d’ambition pour la ville et ses habitants, de fonctionnement et de réalisations en mode projet, de travail de réflexion entre élus… Eh bien ce sont les valeurs qui m’animent… Qui peut déceler qu’elles existent encore dans le fonctionnement actuel de la commune ? Ferney est la seule ville du Pays de Gex qui n’a ni projet (en cours de réflexion et qui ferait l’objet d’échanges, de consultations…) ni même de PPI (Plan Pluriannuel d’Investissement). L’absence de PPI révèle clairement l’absence de travail et de projection. Aujourd’hui, la commune navigue à vue, que ce soit dans son interaction avec les forces vives de la ville (associations, commerces…) ou dans les investissements qu’elle met en œuvre. Par exemple, cette année, le seul investissement significatif consiste à réaliser (pour moitié) un petit parc de jeux aux abords de la piscine. C’est très bien et utile pour les jeunes et les enfants…
Sauf que c’est à proximité immédiate du projet de parc de Vireloup… projet phare du mandat dont nous n’avons plus entendu parler depuis plus de 18 mois, date des derniers échanges ! Certes, des problèmes résiduels dans l’acquisition du terrain empêchent le démarrage des travaux. Travaux qui ne pourraient de toute façon pas démarrer puisqu’hormis une pré-étude menée par un cabinet d’aménagement paysager, aucun concours (phase obligatoire) n’a été lancé pour disposer d’un projet complet au moment où le terrain sera disponible. Imaginons que le terrain soit définitivement propriété de la commune le mois prochain, il faudrait au moins deux ans avant de voir un premier coup de pelle… Quelle perte de temps…
L’inertie et l’indécision au quotidien
Sur ce sujet comme tant d’autres, l’inertie et le renoncement ont gagné la mairie au cours du mandat. Citons la halle gourmande pour laquelle aucun groupe de travail n’a jamais été constitué, ou le budget participatif (que j’ai mis en place et dont j’ai personnellement rédigé le règlement), outil citoyen crucial suspendu (alors que le maire affirme le contraire au conseil municipal). Celui-ci démontre pourtant chaque année son utilité (dans le petit parc de jeux qui va être créé à côté de la piscine, deux équipements en sont issus), ou encore des manifestations phares de Ferney comme la Fête de la Science ou Festi’Volt, enterrées car la municipalité n’a su s’entendre avec les organisateurs sur les montants des cofinancements… Autres exemples d’inertie : il a fallu deux ans depuis ma première demande pour que la commune accepte d’aider financièrement le cinéma Voltaire et trois ans pour voter le déploiement de la vidéosurveillance en lien avec l’épineux dossier des poubelles, et bien d’autres (crèche des Tattes, convention sur l’allée de la Tire enterrée pendant plus d’un an, projet de la poterie pour lequel aucun débat ni concertation n’a démarré alors qu’elle incombe à la mairie…) Enfin, symbole de l’essoufflement inéluctable du fonctionnement, en 2024, aucun séminaire de la majorité n’a été organisé. Ces réunions sont pourtant cruciales pour déterminer des priorités, partager du savoir entre élus ou avancer sur des projets.
De l’ambition et de l’impérieux besoin de servir nos concitoyens dans leur quotidien… Il ne reste désormais que des postures et de l’autosatisfaction.
Mes valeurs n’ont jamais changé
Celles qui fondent et nourrissent mon engagement politique sont toujours les mêmes : être au service des Ferneysiens et à leur écoute chaque jour, travailler sans relâche, en lien étroit avec celles et ceux qui font vivre notre ville: les habitants, les commerçants et les associations. En parallèle, la ville doit être un partenaire fiable, proactif et exigeant pour l’état, l’agglo, le département et la région. Pourquoi? pour relever les défis qui se dressent toujours plus nombreux devant nous en étant force de proposition et en défendant l’initiative et l’innovation dans la gestion des affaires communales.
Notre commune doit mieux anticiper l’avenir démographique, institutionnel, économique et climatique, restaurer son rayonnement devenu invisible, contrer le désengagement citoyen (4000 inscrits sur les listes électorales pour 12700 habitants), assumer sa « charge de centralité », imposée par sa position géographique, tout en préservant son « âme de village » à laquelle nous sommes tous attachés. Elle doit aussi répondre aux enjeux des mobilités, lutter contre l’insécurité croissante, défendre un habitat vivable, et tout faire pour développer l’attachement des habitants pour éviter le basculement vers un statut de ville-dortoir. En gros faire de Ferney une ville vivable et vivante! C’est en cela que je crois, c’est avec ces convictions que j’ai travaillé sans relâche pendant 10 années en tant que Maire Adjoint aux Solidarités… Si quelqu’un est en souffrance avec ses valeurs… cherchez-le plutôt en face!
Comment va fonctionner le groupe « Une énergie nouvelle pour Ferney » ?
Exclu de la majorité le 17 mars au matin, j’ai – le même jour – fait valoir mon droit à la création d’un groupe indépendant, tel que le règlement intérieur (du conseil municipal) le permet. Cette création, actée lors de la séance du 8 avril me permet d’assister à toutes les commissions municipales. Je dispose désormais d’un droit d’expression dans le journal municipal. Je siège par ailleurs toujours au CCAS et bien entendu à Pays de Gex Agglo car le maire ne peut m’exclure de ce siège acquis lors des élections de 2020 (je suis d’ailleurs un des rares représentants ferneyiens à assister aux commissions de PGA : Social, Mobilités et assez régulièrement Aménagement…). Vous l’aurez noté… Ce groupe n’a qu’un seul membre ! Bien évidemment, tout collègue motivé et travailleur peut se joindre à moi 😉 Sa création n’illustre pas la volonté de tout casser ou de tenter un « coup d’état » d’ici la fin du mandat ; il répond seulement à l’exclusion qui m’a frappé pour me permettre de continuer à travailler au service de nos concitoyens.
Quid des élections municipales de 2026?
Pour justifier mon exclusion, Daniel Raphoz évoque mon ambition de briguer la place de maire au prochain mandat. Très clairement, ce n’est pas à lui de déterminer ce qui est légitime ou pas concernant le prochain scrutin. Ainsi, quand il organise (pour la première fois depuis 10 ans!) un cycle de réunions publiques sans avoir rien à dire à nos concitoyens, dans quelle ambition se place-t-il? Quand il lance un sondage auprès des habitants pour connaître leur avis sur le fonctionnement municipal (sic) que va t’il faire des résultats qui ne nous sont pas (pour l’instant) communiqués? En France, les baronnies ont définitivement cessé d’exister en 1789… Il appartient à chaque citoyen – en conscience – de prendre ses responsabilités quand vient le temps électoral et ce sont les électeurs qui décident.
Très clairement… personne ne doit douter, ni de mon engagement, ni de mon énergie, ni de ma volonté farouche à faire rayonner à nouveau Ferney-Voltaire!