Ferney-Voltaire face au PLUIH : l’heure du choix!

La révision du PLUIH, entamée cette année pour une adoption en 2028, est un moment décisif pour l’avenir de Ferney-Voltaire. Deux voies s’offrent à nous : poursuivre la logique actuelle de densification quantitative – un véritable “stockage humain” – ou assumer une vision exigeante qui accueille de nouveaux habitants tout en renforçant qualité de vie et ancrage citoyen.
Depuis trop longtemps, le modèle dominant privilégie les chiffres aux personnes. Ferney concentre près de 1 000 places d’hébergement de courte durée existantes ou en projet (CHRS, foyers, pensions de famille) et affiche un taux de logements PLAI largement supérieur aux communes voisines. À cela s’ajoutent 18 % de résidences secondaires et un constat préoccupant : sur 12 700 habitants, seuls 4 200 sont inscrits sur les listes électorales, et près d’un tiers des habitants changent tous les dix ans. Ferney est devenue une ville où l’on loge plus qu’on n’appartient, une cité fragmentée menacée de se dissoudre dans l’anonymat urbain.
À cette approche déshumanisante, j’oppose une autre philosophie : assumer le rôle de centralité de Ferney, mais dans une logique qualitative. Cela implique de freiner l’habitat temporaire, de structurer l’offre résidentielle pour favoriser la stabilité, et de rechercher non pas des “logés” de passage, mais de véritables habitants et citoyens. Concrètement : une densité mieux maîtrisée, des projets pensés pour le quotidien (stationnements visiteurs, logements familiaux spacieux, commerces utiles, espaces verts vivants), et des outils comme le Bail Réel Solidaire, qui sécurise les parcours de vie et lutte contre la spéculation.
C’est le combat que je mène depuis des années.
Comme maire adjoint, j’ai défendu le Bail Réel Solidaire, proposé la cession de patrimoine social dans les secteurs saturés comme les Tattes, conduit deux analyses fines des besoins sociaux, et initié une politique familiale ambitieuse via l’Espace de Vie Sociale que j’ai créé. J’ai mis en place le budget participatif, renforcé le soutien aux associations, lancé une politique senior cohérente et combattu les faux résidents. Mais pour que ces politiques portent leurs fruits, elles doivent s’inscrire dès l’amont de chaque projet : sinon, elles ne sont que des pansements.
Ferney-Voltaire n’est pas une ville comme les autres. Héritière de Voltaire et de son ouverture au monde, elle porte une identité singulière. Préserver cette identité suppose de rompre avec l’empilement de logements pour bâtir une ville vivante, citoyenne et durable. La révision du PLUIH est l’occasion d’affirmer ce choix avec courage et lucidité.
Découvrez sur le site « Une Énergie Nouvelle pour Ferney » l’ensemble des propositions que je porterai pour notre ville lors de débats à l’agglomération:

Le mois de mai, propice aux bonnes nouvelles!

Le mois d’avril fut contrasté, d’abord chaud puis glacial… Dans la lignée des précédents, l’été s’annoncerait comme bouillant… Dans ce contexte qui illustre le dérèglement climatique qui nous touche de plus en plus, réjouissons-nous de quelques nouvelles qui, si elles ne changeront pas le climat à elles seules, nous faciliteront la vie et la rendra un peu plus agréable…

Ne débattons pas des mesures qui sont progressivement prises pour tendre à un avenir 0 carbone à l’échéance 2050. Pour avoir fait le test « Ma vie bas-carbone », je suis sceptique que ce puisse être possible d’atteindre les 2 tonnes par individu et par an (quand nous en sommes en général à 8 voire 10 tonnes chacun, chaque année). Le poids des services publics pesant lui-même 1 tonne dans nos bilans individuels.

Il est donc logique que les institutions travaillent à réduire leur propre empreinte, au bénéfice de tous… et en évitant tant que possible à augmenter le coût qu’elles représentent. En effet, si pour atteindre le 0 carbone les services publics doivent couter davantage, il faudra alors que les cotisants (entreprises notamment) doivent produire + pour compenser… produire + sans créer de dépense carbone supplémentaire: complexe!

Bref, c’est un débat très dense et récurrent alors abordons plutôt les bonnes nouvelles de ce mois de mai!

Abonnement TPG gratuit pour les moins de 25 ans à Genève…

Annoncé il y a quelques semaines par Pierre Maudet, conseiller d’état genevois en charge des mobilités, cette mesure se veut évidemment populaire et incitative pour une large partie de la population genevoise. De nombreux territoires (Montpellier récemment, Dunkerque depuis plusieurs années) ont ouvert progressivement le transport public à la gratuité. Les lois ne sont pas les mêmes partout et en Suisse, il reste un écueil juridique à lever pour qu’une « partie de la population représentant plus de 10% de l’ensemble de cette population » puisse profiter de cette gratuité… Nous saurons si cet écueil pourra être levé en début d’été. Avantage direct pour nous, territoires frontaliers, nos jeunes pourront en bénéficier. Sur ce point Pierre Maudet a été très clair: c’est la prise d’abonnement qui compte, pas le lieu de résidence. Il ne restera alors qu’à payer le trajet côté France, soit 1/4 de la note mensuelle.

Débattons du coût des transports!

Au sein du GLCT (Groupement Local de Coopération Transfrontalière) les échanges sont francs et sains. Ainsi, lorsque Christian Dupessey (Maire d’Annemasse et Président du Pôle Métropolitain) pose la question du coût résiduel des transports côté France dont 70% reste à la charge de nos collectivités alors que 80% des transportés le sont pour aller travailler à Genève, il met en exergue l’idée d’un équilibre à 50/50 ce qui permettrait de travailler à un réseau plus tangentiel qu’en étoile… J’ai profité de ce débat pour poser directement la question de l’extension de la zone 10 aux premières localités françaises: Ferney-Voltaire, Saint-Genis-Pouilly, Versonnex et Challex (zones 250 et 240)… Rappelons, si besoin, que Ferney était inclus dans le forfait « Tout Genève » jusqu’en 1998. J’écrirai dans les jours qui viennent à Pierre Maudet pour étayer plus formellement ma demande: simplification, incitation, justice sociale… Ce débat doit être tenu sur le fond dans le contexte de l’arrivée du tram de Ferney-Voltaire et du BHNS de Saint-Genis-Pouilly, tous deux pôles multimodaux bénéficiant de P+R…

Des bus électriques sur toutes les lignes TPG en 2030!

En réunion du Conseil du Léman vendredi dernier, nous recevions les TPG (il faut dire que nous étions en réunion chez eux au dépôt « En Chardon » route de Meyrin). Denis Berdoz, directeur général, nous a détaillé la stratégie bas-carbone de la régie avec l’objectif 100% électrique à l’échéance 2030, c’est demain! Cela signifie que nous aussi pouvons en bénéficier sur les lignes gessiennes! Le bus électrique a un évantage certain sur son prédécesseur: il est silencieux aux arrêts qui sont très souvent situés au milieu des bourgs où le long de rues denses. Pour autant, il faut d’ores et déjà prévoir l’électrification des bouts de lignes, de dépôts nocturnes mais également des arrêts intermédiaires, car les bus de type TOSA utilisé par le TPG peuvent se recharger le long des lignes, même pendant un court laps de temps.

Face à la pénurie de chauffeurs… des bus autonomes?

La question mérite d’être posée… Le Pays de Gex vit depuis quelques mois une pénurie de chauffeurs inédite.  D’abord conjoncturelle, cette pénurie devient structurelle… Le problème est largement partagé en France… pire encore, il l’est à Genève, et quand Genève est en pénurie de main d’œuvre, nous n’avons aucune chance (santé, grand âge, petite enfance, ingénierie, pour ne citer que quelques secteurs dont nous connaissons la fragilité…). Pour faire face, les TPG font l’expérience d’une navette autonome. Si le coût est élevé à cette heure, nul doute qu’il va devenir accessible, la technologie se démocratisant rapidement.

Une navette autonome en cours d’essai à la Clinique de Belle Idée (© Radio Lac)

Des vélos en libre service et transfrontaliers en 2027!

C’est une demande qui date… Pourquoi les VLS ne le sont-ils pas? Pourquoi je ne peux pas prendre un vélo à Saint-Genis, descendre à Genève et remonter en bus? Longtemps, ce fut l’argument de la TVA sur le véhicule à payer de chaque côté de la frontière qui primait. En vérité, c’est surtout le contrat genevois de VLS qui est très rigide. Ce contrat arrive à terme en 2027! Fruit d’intenses discussions, il est désormais acquis que le prochain appel d’offre exigera un service transfrontalier. Ainsi « de Nyon à Bonneville » (sans doute fin 2027) il sera possible d’utiliser un vélo en libre service sans avoir à le ramener à son point de départ!

Voilà, je tenais à partager avec vous ces avancées que je crois importantes et qui faciliteront la vie des Gessiens tout en contribuant à préserver l’environnement!

A votre service au quotidien!

Pierre-Marie Philipps

Coupe de bois à la Bagasse à Ferney, en janvier.

Coupe de bois en avril le long de la RD35A à Saint-Genis-Pouilly.

Situé à Saint-Genis-Pouilly, le secteur de la RD35A.

2 photos… 1 prise fin janvier dans les bois de Ferney, une forêt classée Espace Naturel Sensible, la coupe fait la moitié d’un hectare (coupe légale vérifiée)… L’autre prise avant-hier à Saint-Genis-Pouilly au bord de la RD35A (légalité à questionner en raison de la date de la coupe en période de nidification).
En soi… la coupe de bois, c’est normal, le bois est un matériau durable… et si l’on construit en bois… il faut bien couper des arbres quelque part pour cela.
Ce qui l’est moins c’est que justement… avant-hier, au cours d’une réunion impliquant le département, Pays de Gex Agglo et la commune de Saint-Genis-Pouilly, nous discutions du besoin d’équiper le tronçon RD35A – qui doit être requalifié prochainement – d’une piste cyclable bidirectionnelle et d’un cheminement piéton. Ce besoin qu’Aurélie Charillon et moi-même défendons depuis le début du mandat a le tord d’être bordé de bois et d’espaces humides, de plus il franchit le Lion.
Les études environnementales sont formelles, il sera très compliqué d’ajouter les mobilités douces à ce tronçon, en effet des espèces protégées comme le bruant jaune (dont la période de nidification correspond pile (!) aux dates de la déclaration de coupe de bois le long de la RD35) et le muscardin (une sorte de souris) sont répertoriés le long de l’axe. Les zones humides en bordure compliquent également tout projet.
Ainsi… en toute légalité et sans véritable contrainte de calendrier, on peut abattre des dizaines d’arbres dans le cadre d’une exploitation forestière, mais en abattre quelques-uns (que l’on peut replanter avec + de diversité d’espèces) pour réaliser un axe sécurisant pour nos concitoyens relève d’un parcours du combattant… Les dérogations nécessitent de trouver des zones de compensation de plus en plus rares et que l’on doit bloquer pour des décennies.
C’est désespérant et très inquiétant pour le futur de notre territoire comme je l’avais déjà mentionné dans ma lettre de septembre… « Est-il encore possible d’aménager le Pays de Gex« .
En fait, c’est très simple… soit l’on facilite les démarches de collectivités pour aménager des voies de communications (notamment les véloroutes) soit l’on complique également la construction (alors que le secteur du logement traverse une crise majeure)… Cette complication viendrait logiquement par ailleurs impacter le milieu économique et les projets de services publics.
Concernant les liaisons douces en particulier, il est impératif et urgent que le législateur (ré)examine les contraintes qui pèsent sur leur aménagement alors même que ces modes de déplacement sont les plus respectueux de l’environnement !
Le long de la RD35A, plusieurs pistes sont à l’étude pour trouver néanmoins des solutions ou un passage parallèle côté Pregnin ou côté Pouilly… Un grand merci à Hubert Bertrand, maire et à Moussa Ibrahim pour leur écoute et propositions.